ÊTRE ARTISTE AUJOURD’HUI…

© Texte et images Mireille Dabée 03-2024

Comment vivre l’art ?

Être artiste ?

Que de questions pour simplement vivre et vivre d’art.

Au jour le jour, tant pour soi, pour se construire, que pour l’autre. Pour partager avec l’autre. L’autre qui vient à soi, qui cherche à comprendre l’œuvre qu’il découvre, le projet que l’artiste propose. L’autre avec qui l’artiste parle de sa démarche, de son projet, qui hésite et pose des questions, sensible aux couleurs, aux formes, aux matières, à la composition, qui reste perplexe aussi quand il n’entre pas dans l’univers exposé.

Être artiste, c’est ne pouvoir faire autrement que de donner à voir, et peindre, dessiner, sculpter sans relâche.

Recommencer sans cesse et sans relâche le geste qui mène à la meilleure expression d’une pensée, d’un ressenti, d’une impression.

Ainsi, ai-je un jour voulu comprendre les chemins du langage, de la création des signes, des lettres, des idéogrammes, des calligrammes, à l’origine des liens entre les humains. L’origine du monde des hommes, peut-être sapiens et si peu sages en fait. Ces lettres qui font des mots, ces mots qui font des phrases, ces phrases qui font pensée et peut-être humanité.

Sur ces lettres toutes faites que la société nous donne pour nous comprendre, je dessine à l’encre de Chine les mots cachés de ma vie brisée, les « cryptographies » où je conte mes errances et mes fêlures, en signes illisibles aux yeux des autres, qui n’en ont pas les codes. Et, dans ce monde où tout est code, si on n’en comprend pas le sens, rien ne peut nous mettre sur le chemin de la vie des autres.

Codes binaires, codes informatiques, codes linguistiques, codes ADN, codes viraux, codes partout sans quoi rien n’existe.

Quand les hommes communiquent entre eux, ils usent de la parole, des mots, des phrases. Mais, à chaque langue, à chaque écriture, une nouvelle énigme. Le même mot d’une même langue, d’une même écriture, donné à plusieurs personnes aura une définition différente pour chacun, qui le comprendra au travers de ses propres expériences de vie.
Comment s’étonner que naissent tant et tant de « malentendus », de « mal compris », tous amenant à des conflits, des querelles, des guerres, quand de simples mots se vivent avec autant d’intensités différentes.

Des mots qui demandent du respect, des mots qui cherchent à choquer, des mots à qui on donne tant et tant de sens, d’images intenses et de significations multiples.

Le langage unit-il autant qu’il divise. Fait-il de nous des proches ou des lointains de l’autre ?

Qu’en pensez-vous ?

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